Scène I : dans l'antre du Pélerin

D’abord grisante, l’énergie thermique volcanique transforme mon corps en un brasier incandescent rapidement insupportable. Ivre de la puissance démesurée qui m’habite, ma conscience recule pour laisser le Nahir s’emparer de ma quintessence étherique. Je ne suis plus qu’un grondement crépitant, le foyer d’un brasero irradiant une chaleur infernale, le cœur du volcan sous mes pieds.

Geburah consume tout.

Incapable de la contenir plus longtemps, je libère cette énergie magmatique contre l’être de Nadir, déchaînant sur lui la puissance née du Nexus de Geburah canalisée à travers mon corps.

Mes cheveux sont à présent des flammèches d’un rouge incandescent, mes yeux noyés dans un carmin de magma, ma bouche exhale des vapeurs sulfuriques tandis que je libère un cri inhumain en propulsant un torrent de lave sur l’être qui fut Engelmann. Un rictus de haine jaillit sur mes lèvres tandis que la forme s’écrase contre la roche, se désagrège et se liquéfie. Possédé par le nexus, je ne peux m’arrêter, transformant l’ex-prison de l’escarboucle en une extension du cœur volcanique qui vit en dessous.

Puis, plus rien. Epuisé, hagard, je peux sentir la dualité de mon être revenir à une forme d’équilibre lorsque l’Aor reprend une part de son empire sur le Nadir.

- Nadir,dis-je faiblement devant la forme évanouie de mon compagnon à présent menacée par l’instabilité rocheuse de l’endroit.

Dénué de toute forme de prudence, je me précipite dans sa direction en traversant le pont rendu instable par l’effritement rapide des fondations de la salle. A sa hauteur, je glisse son bras sur mes épaules et l’entraîne à ma suite vers les portes à double battants qui menacent à tout moment de se refermer sur le cimetière de mes espérances.

- Vite ! dis-je plus pour moi-même qu’à l’homme inconscient à mes côtés.

Utilisant mes dernières ressources, je tente de nous sortir vivant de ce piège de fusion.

Ta volonté chancelle un instant tandis que tu cours vers la porte, alors qu'elle s'affaisse devant tes yeux avant même que tu n'aies pu faire quoi que ce soit. La colère t'envahit, et un instant la peur (tu as un déséquilibre temporaire de 2pts de Nadir, donc une légère teinte qui peut te pousser à ressentir des sentiments négatifs, "mal" agir ou vouloir plus de pouvoir, etc. CF le côté obscur de la Force)

Le Volcan explose alors, libérant un geyser orangé, donnant à la scène une teinte infernale. L'espace d'une fraction de secondes, il te semble sentir quelque chose derrière toi qui explose avec ce flot de lave, mais tu n'as pas le temps de regarder, trop occupé à essayer de vous sortir de là en vie.

La voûte s'écroule alors dans une réaction en chaîne qui menace de vous engloutir. Mais comme d'habitude lorsque tu frôles la mort, ton instinct de survie prend le dessus.

A l'article de l'inconscience, tu puises dans tes dernières ressources dans un cri, comme si celui-ci avait le pouvoir de vous sauver. Mais il ne le peut pas. Toi si. Tu sautes vers le haut, tes jambes brûlantes de ce pouvoir qui te consummes. Tu risques d'y laisser les deux, mais tu te dis sarcastiquement qu'il faut déjà être envie pour qu'elles te manquent.

Les gravats et les rochers vous tombent dessus pendant votre ascension fulgurante, mais ton cri de rage allume un champ de flamme autour de vous qui les désintègre complètement. Sensation grisante de puissance absolue comme tu n'en as jamais ressentie, tu es le spectateur du prodige de ce saut qui commence à ressembler à un envol, comme si Icare soutenait des ailes de flammes...Et l'on connait tous l'histoire d'Icare...Heureusement (ou pas) pour toi, c'est la nuit à Tripoli.