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 Scène I : Les Mystères de l'Altaï

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Faust
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MessageSujet: Scène I : Les Mystères de l'Altaï   Scène I : Les Mystères de l'Altaï EmptyMer 23 Juin - 17:17

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Scène I : Les Mystères de l'Altaï Altai10

Quelque part dans les contreforts du Mont Altaï - Frontière Sino-Russo Mongole - Jeudi 18 Juin 1942, 6.00 AM

Les sommets de l'impressionnante chaîne du Mont Altaï se fondent presque dans les nuages blancs qui tâchent le bleu azur de ce ciel aussi sauvage que le décor qui te fait face. Tu as beaucoup voyagé, mais cet endroit dégage quelque chose de particulier, comme si les plaines mongoles, les plateaux chinois et les neiges russes avaient fini par s'unir en ce lieu d'où une aura paisible émane depuis que vous avez atterrit de votre périple aérien et terrestre de quatre jours.

Tu observes les tentes des autochtones mongols qui vous ont accueilli les bras ouverts, leur méfiance des étrangers contrebalancée par leur haine des Nazis et des Japonais qui les avait fait entrer en résistance. Malgré leurs faibles forces apparentes, les Mongols étaient de fiers guerriers, sauvages et rudes, qui constituaient avec les Russes des alliés de taille pour lutter contre ce qui s'annonçait bien être maintenant une guerre globale. Et plus encore si tu en croyais tes récentes révélations.

Ton fidèle Nadir revient en courant, accompagné de la jeune Daphnée qui lui servait de traductrice :
- Ils ont bien vu les Nazis arriver, de l'autre côté de cette colline, annonce calmement l'archéologue en te montrant la colline à ta gauche, apparemment ils sont arrivés hier matin et ils voulaient aller là-haut..., finit-elle en te montrant la chaine de monts enneigés en face de vous.

Nadir ajoute alors d'un air plus grave :
- Ils considèrent ces terres comme sacrées...Mais les nazis avaient des armes à feu. Apparemment ils ont menacé le chef de la colline voisine, qui a accepté de les guider...

Et Daphnée d'enchaîner avec un léger sourire :
- Mais la bonne nouvelle c'est que d'après Barulataï, dit-elle en faisant un petit signe de la main à un Mongol de haute stature qui lui fait un large sourire, il existe un chemin plus court que le chef du campement voisin ne lui a pas fait prendre. Plus escarpé et plus dangereux, traçant droit dans la chaîne de montagne. Mais cela pourrait nous permettre de les devancer. Du moins si nous en sommes dignes, d'après lui...Et je ne sais pas trop ce qu'il a voulu dire par là...

Tu observes la chaîne montagneuse, aussi majestueuse que dangereuse qui vous fait face. Nul doute que les embûches de cette petite expédition seront nombreux. Et si la moitié des commentaires que tu as lu dans les dossiers de Wellington se révèlent vrais, ces périples n'auront pas tous pour origines les seuls climat et topographie de la région.

Bien décidé à aller jusqu'au bout de cette histoire quels que soient les dangers qui s'annoncent, vous approchez du camps. Les enfants s'enfuient en vous voyant arriver, ainsi que certains adultes. Le dénommé Barulataï t'observe arriver. Géant d'une taille frisant les plus de deux mètres, il te toise un instant de son regard noir aquilin, puis annonce quelque chose en Mongol d'un air sévère en montrant une Yourte d'un doigt énorme. Daphnée te regarde en arquant un sourcil :
- Il...Il veut que vous entriez dans cette Yourte, seul, et que vous rencontriez la...Euh...Chamane, ce serait sûrement le terme le plus approprié je pense, même si je n'en sais pas assez sur la culture Mongole pour en être sûre...

Le Géant a encore une tirade d'un air encore plus grave, qu'elle traduit à la volée :
- ...Il...Dit que si vous n'en ressortez pas, c'est que nous n'étions pas dignes d'être aidés par les ancêtres. Et que si vous n'entrez pas, il faudra se débrouiller seuls.

Nadir lâche à ton oreille :
- Mauvaise idée, Boss...Très mauvaise idée...

La jeune fille rajoute :
- J'ai peur que votre assistant n'aies raison. Cela ne semble pas être une excellente idée. Il a changé de comportement, et ses paroles avaient l'air...Menaçantes.

Tu fais un rapide point sur la situation. Des Yaks et des chevaux paissent tranquillement dans un enclos non loin. Vous pourriez vous contentez d'en troquer quelques uns et ne compter que sur vos capacités et l'équipement assez complet que vous a déniché Nadir.

Ton regard se porte sur les symboles ésotériques sur la Yourte. Une aura étrange s'en dégage. Quelque chose de "surnaturel", mais difficile de dire de quoi il s'agit. Mais cela n'augure effectivement rien de bon. Et si tu venais à mourir ici, ce serait la fin de cette quête qui venait de débuter.

Tes deux acolytes et le géant mongol t'observent, attendant ta décision.
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MessageSujet: Re: Scène I : Les Mystères de l'Altaï   Scène I : Les Mystères de l'Altaï EmptyMer 13 Avr - 10:34

Pendant le long trajet d’avion à la carlingue tremblotante, j’ai parcouru et reparcouru le dossier de Lord Wellington et le carnet de Hugh Jones. Souriant parfois du léger ronflement de Daphnée écroulée dans son sommeil sur mon épaule, j’ai également consulté un livre sur la culture Mongole que j’ai pu dénicher dans une libraire du Caïre. Il me paraît maintenant évident que les Nachtwölfe se sont lancés dans la quête mystique des Sephiras, et qu’ils ont des complicités au sein même des Sentinelles de l’Aube. Si je ne crois pas à la traitrise de Lord Blackwell, il lui faudra plus que de simples mots pour remettre en cause des membres du Conseil. Il me faut des preuves à lui soumettre.

Malgré l’urgence de notre quête, le paysage paisible des hauts plateaux où vivent les Mongoles (des Toungouses d’après mes lectures) est une véritable source d’émerveillement. Le temps ne semble pas avoir de prise et ici, et le conflit mondial semble si loin. Pourtant, il est très proche, preuve en est que les Nazi ne sont qu’à quelques kilomètres d’ici, déjà prêts à conquérir le Mont Sinaï. J’écoute avec attention le rapport de mes deux fidèles compagnons, qui se sont lancés dans cette quête avec un enthousiasme dont je leur suis réellement gré.

A l’aulne de leurs commentaires, je mesure le défi qui nous attend. Loin d’avoir les mêmes moyens que la machine de guerre allemande, nous faisons face aussi à des adversaires dont l’étendue des pouvoirs liés au Nadir m’est inconnue. Lord Wellington, s’il semblait lui aussi ne pas avoir une vue complète de ce mystérieux pouvoir, se montrait particulièrement alarmé par celui-ci. De quoi faire réfléchir et ne guère laisser de choix: il nous faut des alliés.

Je salue Barulataï à la manière Mongole que j’ai pu observer, empreint de respect, puis écoute la traduction qui m’est faite par Daphnée. L’inquiétude de cette dernière et de Nadir est légitime… Je regarde le ciel azur, puis les montagnes aux sommets enneigés. Affronter cela seul revient à une opération suicide, malgré l’avis de Daphnée et Nadir. Je leur réponds donc avec calme :

- Dites à Barulataï que je suis honoré de cette invitation à rencontrer leur Udgan, et que j’espère que je saurai me montrer digne de leurs ancêtres.

Je me tourne ensuite vers Nadir :

- Nadir, si je ne sors pas d’ici, il faudra que vous rentriez au Caïre. Tu donneras à Lord Blackwell ce carnet et le dossier de Wellington. Tu ne le donneras qu’à lui seul. C’est d’accord ?

Ma main se pose sur l’épaule du jeune homme, rassurante, devant son regard anxieux :

- Mais je vais ressortir de là, ne t’inquiètes pas. On se revoit tout à l’heure, dis-je en réponse à la moue désapprobatrice de la jeune soeur de Hugh.

Après un hochement de tête vers le géant Mongol, je m’avance d’un pas décidé vers la Yourte, bien conscient du pouvoir qui semble y résider.
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MessageSujet: Re: Scène I : Les Mystères de l'Altaï   Scène I : Les Mystères de l'Altaï EmptyVen 29 Avr - 17:38

Tu passes devant le colosse qui hoche lui aussi la tête d'un air presque cérémonieux, comme pour saluer ton courage.

Pendant cette courte marche jusqu'à la Yourte, tu tentes de réunir ce que tu sais des nomades mongols et de leurs traditions. D'après ce que tu sais, ils ont un mélange de cultures qui semblent réunir à la fois les Turcs, les Mongols à proprement parler, les Russes et les Chinois, ce qui semble en faire une sorte de patchwork d'identités, de langues, de cultures et de religions, surtout dans ce carrefour du Mont Altaï.

Pragmatique face à la yourte qui te fait maintenant face, tu crois te souvenir que sachant que tu es invité, il n'est pas nécessaire de t'annoncer. Tu observes quelques secondes la porte en bois entrouverte, décorée de motifs étranges assortis à ceux décorant la tenture blanche, remarquant au passage une cheminée. Tu te décides à ouvrir la porte en grand dans un long grincement. Alors que tu vas pénétrer à l'intérieur, tu te ravises en repliant ta jambe gauche. Tu viens de te souvenir que les populations de nomades mongoles ont de nombreuses coutumes liées au "Ger" (le mot mongol pour Yourte), dont celui de ne jamais franchir le seuil du pied gauche, et de ne jamais marcher sur le seuil, considéré comme la nuque de son propriétaire.

Tu enjambe donc le seuil de ta jambe droite, et observe l'intérieure très sombre de cette hutte sacrée qu'est le Ger pour cette population. Une grande pièce circulaire au centre de laquelle trônent deux piliers rapproché. Ne jamais passer entre les deux, te souviens tu, puisqu'ils représentent le lien entre le Ciel et la Terre. Un feu en plein milieu de la pièce au-dessus duquel cuit un plat recouvert d'un couvercle en métal, d'où s'échappe une odeur un peu âcre mais pas désagréable. Et juste en face de toi, touillant le plat, une petite silhouette plongée dans l’obscurité. Elle est assise en tailleur et recouverte de vêtements bleus assombris par la pièce. Armoires, lits et tentures le tout dans des tons très colorés finissent de compléter ce décorum aux allures chaotiques un peu étrange. En effet il te semblait avoir entendu que les pièces étaient généralement arrangées dans un sens très spécifique, ce qui ne semble pas être le cas ici, des brics à bracs en poussant d'autres jusqu'au sol.

Une main ridée se tend vers toi, et une voix un peu caverneuse mais sans sexe s'élève en Anglais, à ta grande surprise :
- Assieds-toi vite, étranger. Ceux qui restent debout n'apportent que menace, malheur ou mauvaise nouvelle..., annonce l'ombre en t'indiquant une sorte de lit juste sur ta gauche.

Alors que tu t'assois (sûrement ?) sur le lit, tu vois la minuscule silhouette -de la taille d'un enfant- se déporter de sa tâche pour se diriger vers ce que tu finis par reconnaître sous des paquets de linge comme un gramophone qui ne doit pas avoir plus de dix ans. Elle finit par arriver à le faire fonctionner, et une mélodie jazz incongrue s'élève dans le silence de cet endroit aux ondes mystiques maintenant presque palpables :


Puis la silhouette s'approche alors du feu, faisant le tour pour te rejoindre, son visage sortant soudain de l'ombre :
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Une femme ? Difficile à dire vu son âge si avancé que le terme parcheminé te paraît encore en dessous de la vérité. Son visage donne l'impression d'avoir été gravé dans un tronc d'arbre, et sa peau est d'une couleur chêne clair qui renforce encore cette impression de se tenir plus devant un esprit de la nature que devant un être vivant. Elle t'observe sous toutes les coutures, avance jusqu'à se tenir presque sur tes genoux, puis repart sans que son sourire figé ne change d'un iota. Sa voix si...Normale qui s'élève à nouveau fait presque contraste avec le reste du personnage :
- Anglais, mmm ?...J'aime beaucoup les Anglais, dit-elle en tournant la tête tandis que son sourire s'élargit encore si c'est possible : Vous êtes des gens paisibles, avec de bonnes manières...En général.

Elle s'attèle de nouveau à sa cuisine comme si tu étais venu en visite de courtoisie, tout en te fixant d'un regard d'un noir dont le néant ne renierait pas la paternité :
- Alors, l'Avatar Anglais...Qu'est-ce que tu peux bien ficher ici ? rechercher Shamballa, je suppose...Mais pourquoi ? Que cherches tu avec tes amis ?
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MessageSujet: Re: Scène I : Les Mystères de l'Altaï   Scène I : Les Mystères de l'Altaï EmptyMar 14 Juin - 9:41

Durant le court trajet où mes pas m’amènent au seuil de la Ger, j’essaie de rassembler l’ensemble des connaissances sur la culture Mongole que j’ai pu emmagasiné durant le trajet jusqu’à ses hauteurs majestueuses .Elles me sont d’emblée utiles pour ne pas commettre d’impair lorsque je pénètre dans la vaste tente. Je ne reconnais pas les symboles gravés sur la petite porte en bois, mais imagine facilement qu’ils possèdent une signification mystique. La chaleur à l’intérieur contraste avec le froid sec de l’extérieur. Une fois que mes yeux se sont habitués à la pénombre, je détaille l’intérieur et finis par poser mon regard sur la courte silhouette derrière le feu, qui m’invite à m’asseoir sur une sorte de lit. Je m’exécute sans mot dire, peu désireux d’être identifié comme une menace ou une source de malheurs.

Je prends quelques secondes pour évacuer le stress que je ressens, après tout je suis convaincu que ma cause est juste. Mon hôte prend elle aussi le temps de mettre une ambiance musicale digne des tripots de New York, ce qui me désarçonne quelques secondes avant que la vieille… femme ne vienne à moi. Son visage buriné, ses mains recroquevillées et son allure générale en font une personne atypique, c’est le moins que l’on puisse dire. Je viens même à me demander s’il ne s’agit pas d’un Ishim.
La proximité qu’elle établit entre nous est à la fois déstabilisante mais aussi rassurante. Une sensation difficile à expliquer.

J’aurai pu contredire ses premiers mots, en lui affirmant que je suis Australien, et que nous avons une réputation plus rustique que celle des gentlemen anglais, mais à quoi bon… Et de toute façon, cette introduction ne vise que la question suivante, qui vient immédiatement.

Directe, j’aime assez.

Le terme Shamballa percute mon intellect. La terre pure des mythes Bouddhistes. Une allégorie pour l’une des Sipharas, celle de la terre sûrement, et une confirmation de nos déduction des carnets de Hugh et des documents de Lord Wellington.  Je respire une bonne fois pour calmer l’excitation que je ressens. Il me faut aussi répondre à mon interlocutrice qui me dévisage. Je choisis l’honnêteté.

- J’ai rencontré Tejas, en Lybie. J’ai aussi rencontré ceux qui la convoitaient, des créatures de Nadir aux pouvoirs terrifiants qui souhaitaient l’utiliser pour dominer notre monde.

J’espère ne pas me tromper en espérant que ces concepts résonnent dans le savoir de cette vieille Udgan.

- J’ai réussi à cacher Tejas de leurs mains avides, mais ils sont ici à présent, et convoitent maintenant Shamballa pour leurs sombres projets.

Je soupire légèrement.

- Pour être honnête avec vous, Madame, je ne sais pas comment m’y prendre et j’ai besoin d’aide. Je crois… je crois que je suis dans le vrai, et en mémoire de mon meilleur ami, je dois croire aussi en ce qu’il pensait. Ces créatures ont succombé au Nadir, et j’ai vu les terrifiants pouvoirs qu’ils en retirent. Je n’ose imaginer les conséquences que cela aurait sur notre monde s’ils venaient à utiliser les Sipharas pour leurs sombres desseins.

Nouvelle pause, où je cherche les bons mots :

- Mais vous êtes les gardiens de ces terres, et je n’ai pas la prétention d’agir sans votre consentement, et je l'espère votre appui.

Je fais silence, observant la réaction de la vieille femme.
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MessageSujet: Re: Scène I : Les Mystères de l'Altaï   Scène I : Les Mystères de l'Altaï EmptyMer 15 Juin - 15:08

Au moment où tu évoques ta rencontre avec l'escarboucle, Tejas, tu remarques qu'une vive lueur s'éclaire dans le regard d'onyx de celle que tu supposes être une vieille chamane. Elle boit pourtant le reste de tes paroles comme si elle devait bientôt mourir d'une soif de savoir. Ses traits ne bougent pas, mais tu sens que tu as éveillé son intérêt.

Alors que tu finis ta dernière phrase, la musique s'arrête, suivi du bruit caractéristique de l'aiguille qui gratte sur la surface du disque, ne laissant plus que ce bruit habiter le silence pendant que la mystérieuse vieille femme continue de t'observer.

Au bout d'une demi minute assez gênante, elle tourne le regard vers la source du bruit, se déplace sous sa robe comme si elle lévitait, et arrête le gramophone :
- Oui...Bien sûr. Tu as vu Tejas...Et maintenant c'est Tejas qui te possède, même si tu n'en as pas conscience...
Elle tourne un visage qui dans le clair obscur de la pièce devient plus menaçant :
- Tu ne l'as pas cachée. Tu as tenté de détruire la Flamme Rouge. Ou tu t'es laissé consumé par elle...
Elle se tourne entièrement vers toi et s'approche tout en te fixant dans les yeux, un sourire se formant de ses lèvres ridées :
- Autrefois, j'étais une Gardienne de Shamballah, la Gardienne de Pṛthiv...Tu reconnais le nom sanskrit de la Siphara de la Terre. Son sourire se fendille alors peu à peu pour laisser place à une expression plus triste : Mais je n'ai pas été assez forte. J'ai échoué, et Shamballa et le monde ont bien failli ne jamais s'en remettre.
Elle est maintenant à quelques centimètres de ton visage, remettant une mèche de tes cheveux derrière ton oreille avec toute la bienveillance d'une grand-mère...Ou de la jeune femme qu'elle avait sûrement été :
- Mais tout cela n'est plus qu'un souvenir dans la Montagne sacrée. Je lis dans ton âme comme dans un miroir, Oakley Thorpe. Et tu n'es pas aussi fort que tu penses l'être si tu crois pouvoir arrêter ces Démons du Nadir par ta seule force d'âme. Si tu penses avoir détruit l'une des Sipharas. Tu te trompes. Je la sens encore en toi, car les pierres d'éternité ne peuvent être détruites. Et l'amener à Shamballah pourrait être bien pire que ce que ces démons s'apprêtent à faire...
Elle te verse une tasse de ce qui ressemble vaguement à du Thé dans une tasse en terre cuite et te la tend. Une odeur de plante forte s'en dégage. Elle se contente de sourire en buvant sa propre tasse sortie de la même bouilloire, puis pénètre à nouveau ton regard alors que tu peux sentir son odeur à elle, étrange mélange de vieux linge et d'un parfum très doux de rose :
- Pour devenir plus fort qu'elle, tu dois avant tout être conscient de tes faiblesses. De ton Nadir. Et tu dois trouver l'équilibre des Avatars. Ta Paix intérieure. Elle marque une pause, puis reprend. Tu es fort, Oakley Thorpe. Tu portes la marque du Feu des Grands Esprits. Mais le feu ne peut combattre le feu. Il l'alimente pour faire un feu plus dangereux...

Elle s'assoit en tailleur en face de toi, et lève une expression grave sur toi :
- ...En tant que Gardienne du Pied du Mont Céleste, je devrais te tuer. Car ce que tu poursuis ne doit pas être poursuivi. Ni par toi, ni par d'autres. Quel qu'en soit le prétexte. Elle soupire une seconde, puis continue, sa vieille voix caverneuse semblant emplie d'une forme de lassitude : ...Mais je suis vieille, Avatar du Feu. Et l'âge rend faible. Mais il lève aussi le voile entre les Traditions et la véritable Sagesse...Enfin, espérons le...

Elle tourne les talons, pousse deux peaux de bêtes qui dévoilent un coffre en bois aux gravures que tu reconnais tout de suite : des glyphes Ishims. Elle ramène le coffre devant toi, le pose, et malgré son air las, un sourire se fige une nouvelle fois sur son visage tandis qu'elle l'ouvre et en sort une sorte de clé en bronze de la taille d'une baguette magique, recouverte elle aussi de glyphes que tu ne reconnais pas :
- Voilà la clé du passage. A l'Est du sentier qu'ont emprunté les démons, il y a un autre chemin. Barulataï vous y amènera, si tu prends le risque d'amener ces pauvres mortels avec toi. Trouves le rocher dans le cercle..., finit-elle en te tendant la clé, avant de soudain se taire, comme si elle était épuisé d'avoir autant parlé. Tout en se tournant pour retrouver son occupation première, elle trouve tout de même la force d'ajouter : Va maintenant. Sauves Shamballa, si tu le peux, ou si tu es moins fou que tes paroles, retournes chez toi, et laisses les Destinées s'accomplir sans y ajouter ta présence et celle de Tejas. Mais quoi que tu décides, Oakley Thorpe, n'oublies jamais que l'Ombre et la Lumière ne peuvent exister l'une sans l'autre dans ce monde. Puisses les Ancêtres te guider vers la vraie sagesse.

Te laissant seul avec tes pensées, elle retourne à ses activités sans plus te prêter aucune attention, tandis que la porte du Ger s'ouvre mystérieusement pour t'accueillir.
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MessageSujet: Re: Scène I : Les Mystères de l'Altaï   Scène I : Les Mystères de l'Altaï EmptyMar 5 Juil - 12:21

Reflet de l’attitude de l’ancienne Gardienne de Pṛthiv lorsque je lui exposais ma situation, je reste mutique durant ses réponses, avide de ses paroles. Je ne cille même pas quand elle évoque que la sagesse devrait la pousser à mettre fin à ma vie pour préserver le Shamballa.
Derrière les mots se cachent une quête plus absolue dont la vieille Ishim ne fait que m’entrouvrir la porte, en m’invitant à la franchir. Elle est aussi plus habile à lire mes propres messages cachés, et décrypte facilement mes actions réelles derrière ma parabole au sujet de cacher Tejas. Ce que j’entends d'elle est aussi effrayant , car j’y comprends qu’à défaut de bannir Tejas, j’en suis devenu le nouveau réceptacle. Mais un réceptacle qui n’est pas une prison, lui. Un réceptacle vivant.

Une goutte de sueur roule le long de ma colonne vertébrale, bien avant que je ne porte le thé brûlant à mes lèvres.

Je prends la clé lorsqu’elle me la tend, surpris de son poids sur ma paume. Ses derniers mots me plongent dans un abîme de réflexion sur la portée de mes actes à venir. Suis-je légitime à tenter de bousculer le cours des évènements ? Car si j’en crois les mots de la vieille Udgan, j’ai échoué avec Tejas. En quoi serait-ce différent pour Shamballah ? J’aurais tant de questions, mais je comprends que là prend fin notre entretien. Je me lève donc, et observe la vieille femme retourner à ses occupations, Comme si j’étais sorti du cours de sa vie. Je voudrai la remercier, et lui dire que je comprends ses avertissements. Mais est-ce vraiment le cas ? Le silence reste mon refuge tandis que je sors de la Ger.

L’air frais me ramène à la réalité de ce monde, et je m’oxygène longuement en observant les sommets majestueux qui se dressent devant les yeux. Les gardiens de Shamballah. Un instant je me demande si je ne dois pas laisser ces derniers veiller sur le Sephira de la Terre ? Et puis le regard du général Engelsman devant l’Escarboucle me revient en mémoire, son avidité et la noirceur de ses projets qui s’y lisaient si facilement.

En un instant, ma décision est prise. Je serai aussi fou que mes paroles.

Je me dirige vers Nadir (l’homme) et Daphnée, qui me regardent avec anxiété sans véritablement m’approcher :

- Barulataï va nous conduire à notre objectif, en espérant que nous puissions prendre de vitesse les nazis. Je me sens étonnamment revigoré après cette décision. Nul doute que mon instinct de Geburah a pris le dessus. Je ne sais pas ce qu’il nous attend là-haut. Nadir, tu as vu ce qu’il s’est passé au Mont Pèlerin, et vous Daphnée de quel ordre sont nos adversaires. Je n’ai aucune légitimité vous dire quoi faire, mais en tant qu’ami, je souhaiterai que vous restiez ici, et que vous préveniez Lord Blackwell de ce qu’il se passe si je ne reviens pas de là-haut, dis-je en regardant les pics aux hauteurs démesurées.

Mes yeux se tournent ensuite vers le Mongol si semblable à ces montagnes dans sa taille et sa robustesse. J’hoche la tête silencieusement dans sa direction quand son regard croise le mien. Il est inutile de dire quoi que ce soit.

Alors que j'assemble quelques affaires que j’ai pu compiler pour affronter la montagne, dont de nombreuses généreusement fournies par nos hôtes, je m'interroge à nouveau sur le sens des propos de l'Udgan.Voulait-elle m'indiquer que je devais libérer ma part d'Ombre pour réussir ma quête, que l'Aor seul ne pourrait suffire? Incertain, je finis par me dire que les évènements sauront me dire quoi faire.

Moins d’une heure plus tard, je suis prêt à partir.
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MessageSujet: Re: Scène I : Les Mystères de l'Altaï   Scène I : Les Mystères de l'Altaï EmptyLun 25 Juil - 4:35

Tandis que tu sens en sortant l'air frais de cet après-midi assez ensoleillé pour la Région, tu peux voir les visages à la fois soulagés et curieux de tes compagnons de fortune.

- Alors, que vous a-t-elle prédit ? Demande Daphnée, mi-sérieuse mi-narquoise.

Ils écoutent alors tes révélations avec attention, et tu peux voir leur visage circonspect à ton aveu sur la gravité de la situation et les dangers qui vous attendent, pour devenir déçus même si compréhensif sur ta demande d'un ou plusieurs volontaires pour rester là :
- Vous rêvez, cow-boy ! répond une Daphnée habillée en exploratrice (et en pantalon !) habituée à parcourir les sites sauvages et courir l'aventure. Une expression que tu as malheureusement déjà vu auparavant se grave sous son chapeau : Hors de question. Mon frère n'était pas fou, et je dois au moins ça à sa mémoire. Je lui dois au moins ça..., répète-t-elle comme le mantra d'une émotion que tu connais bien. A ce que tu en sais, Daphnée n'a dans un premier temps pas du tout soutenu les théories folles de son frères. C'est sa mort qui a changé sa vision et son interprétation des vérités qu'elle avait découverte dans ses carnets et qu'il avait transformé en demi-vérités pour la préserver d'un monde dangereux dans lequel il ne voulait pas qu'elle rentre. C'était donc sûrement sa culpabilité qui l'avait amenée jusqu'ici en prenant tous les risques, y compris celui de se mettre à dos tout le corps universitaire à la fois de la Sorbonne, d'Oxford et de Cambridge pour tenter de prouver vainement au monde universitaire que son frère n'était pas un professeur au rabais ni un fou, ce qu'il n'avait lui-même jamais tenté de faire, préférant passer pour un chercheur excentrique voire aliéné que pour un Ishim.

Mais Nadir se tourne alors vers la beauté amazone avec un air très contrarié :
- Oh oui, Bien sûr. On laisse le petit serviteur Indien derrière en bon chien-chien obéissant, alors ? Vous avez un nonosse pour moi, Maîtresse ?
- Non, bien sûr, ce n'est pas ce que je voulais d...
- Oh...Et qu'est-ce que vous vouliez dire, espèce de Georges Sand au rabais ? Vous fumez le cigare ? Je suis sûr que vous fumez le cigare...Et en plus vous pensez que c'est génial pour une femme de fumer le cigare, n'est-ce pas ? Eh bien laissez moi vous dire que non, ça n'est pas féminin et ça n'est pas grâcieux, Madame la colonisatrice hystérique...Et je n'suis pas votre toutou !

Daphnée pique alors un fard et s'avance sur Nadir, enfonçant son doigt dans la poitrine de ton assistant :
- Ah, d'accord, vous voulez aller sur ce terrain là...Très bien Monsieur l'Indien mysogine. Sachez d'abord que dans des cultures moins arriérées que la vôtre, beaucoup de femmes et certains hommes commencent à penser les femmes comme les égaux de l'homme...
- Alors ça, ça reste à prou...
- ...Qu'aux États-Unis nous avons le droit de vote depuis 1920, en Angleterre depuis 1928
, la coupe Daphnée en mettant son doigt ganté sur sa bouche : et que de plus en plus de gens commencent à réviser leurs points de vues de néandertaliens sur la condition féminine...
-...Oui, enfin, sur la condition des femmes blanches...Et d'après ce que j'ai lu sur...
- Taisez-vous, espèce d'insupportable mâle dominateur ! Je me contrefiche de ce que vous pensez avoir compris de ce que vous avez lu dans une revue machiste prétendument sérieuse sur le sujet. Et je vous préviens avec tout le respect que j'ai pour les souffrances de votre peuple et la colonisation à laquelle nous avons honteusement pris part que le pistolet que j'ai sur le côté est chargé, qu'il a déjà servi et que si vous continuez sur cette pente, il se pourrait qu'une de ces balles qui ne vous sont pas destinées finisse dans votre front d'homme des cavernes. Et vous m'en verriez vraiment navrée, mais vous ne pourrez pas dire que je ne vous ai pas prévenu.
- ...

Nadir reste coi, ne sachant visiblement plus quoi répondre. Il recherche ton soutien, mais l'amazone blonde ne lui laisse pas de répit :
- Alors non, Nadir, je ne vous juge pas sur votre couleur de peau ou vos origines, ne vous en déplaise des miennes. Par contre, je sais me servir de ça, dit-elle en sortant une machette et son pistolet : et j'ai été Championne Universitaire de course, de gymnastique et de natation avant l'âge de 19 ans...Et de votre côté, qu'en est-il ?
- Euh...Je cours vite ?
- Mmmm...Je vois.


Elle le regarde avec un air d'une telle condescendance que ton assistant pique presque lui aussi un far. Il tourne les talons en croisant les bras :
- Ishvara nous préserve des filles...Très bien. Je vois. Il y a un proverbe Indien qui dit : la femme croit avoir le pouvoir. Alors laisses lui l'avoir...De temps en temps.
- Oh vous...

Le jeune et charmant Nadir se retourne et affiche un sourire désarmant en levant les bras :
- Très bien, très bien, je plaisante !...Mais vous êtes trop têtue pour que je vous raisonne, et finalement c'est vous qui avez raison. Vus les dangers que court le Boss, vous lui serez plus utile que moi. Et puis pour être franc Sahib, j'ai pas vraiment aimé notre voyage à Tripoli...Ni me faire étrangler par un monstre...
- Quoi ?
Demande Daphnée, interloquée
- Ni quand tu l'as tué en le faisant fondre avec de la lave qui sortait de ta main et qui a failli me tuer aussi quand tu as aussi fais fondre la roche de la plateforme au-dessus d'un volcan...
- ...Hein ?!
- Mais surtout, surtout, j'ai vraiment détesté que tu nous transformes en boule de feu pour nous faire voler et atterrir en ville totalement nus et brûlés,pour manquer ensuite de se faire tuer sur le port par je sais pas quel méchant des ténèbres...On aurait vraiment pu y rester cette fois, Patron...
- Mais bon sang, de quoi parle-t-il, tout ça n'a aucun sens !?
Te demande Daphnée d'un air totalement abasourdi.

Visiblement fier de son petit effet, Nadir continue de tourner les talons et s'éloigne vers les yourtes avec un signe de main :
- Bonne chance, miss ! Si d'ici deux jours je ne vois pas de boule de feu, j'irais prévenir tout le monde que ça aurait pu être pire pour vous...

Daphnée te regarde, toujours un peu sidérée, et vous regarde alternativement, avant qu'un éternel air déterminé n'habite ses traits. Elle balaie le récit de Nadir d'un geste :
- Peuh. J'en ai vu d'autres. Un peu de feu n'a jamais tué personne...Dit-elle sans relever l'absurdité de sa remarque : Allons-y. Préparons quelques affaires et hâtons nous. J'ai un mauvais pressentiment..., finit-elle avec un air assez grave.

Et tu n'es pas loin de penser la même chose.

***

Moins d'une heure plus tard, munis de tout l'équipement nécessaire, vous rejoignez un Barulataï toujours aussi placide, qui vous enjoint à le suivre sur un sentier qui s'éloigne du village, serpentant vers l'Ouest.

Le chemin commence par vous amener au bord de la montagne, traversant le décor à coupé le souffle des steppes mongoles et de l'Altaï. Une heure plus tard vous arrivez devant le col montagneux, et le chemin continue sa course en montant vers le col. Alors que vous vous avancez, Barulataï vous arrête d'une main titanesque, pointant d'un doigt tout aussi hypertrophié un sentier presque invisible, totalement dissimulé par la végétation. De son autre main et sans dire un mot, il tire sur la sangle du Yak et vous aiguille sur ce qui est sûrement le fameux "autre chemin" dont te parlait la vieille femme.

Deux ou trois heures plus tard, après avoir longé la montagne sur des kilomètres alors que le soleil descend à l'horizon te rappelant les propos de Nadir sur Tripoli, vous arrivez sur un pan rocheux un peu plus dangereux. Laissant là le Yak et vos affaires, Barulataï s'engage sur un minuscule pont de bois qui manque de chavirer sur le précipice dans lequel tu entends le bruit de l'eau, et qui l'amène sur une corniche à peine plus grande qu'un de tes pieds en longueur et sur laquelle le nomade tient presque miraculeusement. Il vous fait alors signe de le suivre. Tu regardes le petit ponton, mais malgré l'appréhension, vous traversez tous les deux pour continuer votre périple vers l'inconnu.

Au bout de presque trente minutes d'une traversée d'une lenteur fatigante mais abritée des rayons d'un soleil sur le déclin par un rebord rocheux, vous craignez pour vos vie à chaque caillou qui tombe dans la crevasse avec un léger écho selon les endroits, mais vous atteignez finalement ce qui ressemble à une porte.

Le Nomade, étrangement agile pour sa taille, saute sur l'éperon rocheux de l'autre côté dans un bruit répété et sec. Il te montre la porte, puis toi, puis désigne ton sac à dois et enfin un signe qui ressemble plus ou moins à une imprécation ou une prière bouddhiste. Sur ce, il vous laisse là, sans un mot de plus, et s'éloigne par un chemin nettement plus large que celui qui vous a amené jusqu'ici.

La "porte" est en fait un bout de la montagne qui semble avoir été découpé. Décoré de symboles que tu ne reconnais pas vraiment. C'est sûrement du Sanskrit, mais malgré ce que tu te plais à mentir à Nadir, il est le seul à comprendre aussi bien les langues mortes. Toi tu te contentes de confirmer ses dires en faisant semblant d'être un expert.

- Vous permettez que je jette un coup d’œil, Professeur ? Te dit alors Daphnée avec un air ironique en te faisant comprendre de passer de l'autre côté. Tu sautes prestement, et elle avance pour regarder la porte d'un air circonspect.

- Mmmm...C'est du sanskrit. Mais une version très ancienne...C'est réellement fascinant ce mélange linguistique...

Elle marque une longue pause qui semble durer des heures, avant d'annoncer mécaniquement en suivant les lettres qui font le tour de la porte en tourbillonnant jusqu'au centre :
- Alors...Si je ne me trompe pas, la traduction serait quelque chose comme : "Faible ou fort, je parle toutes les langues sans les apprendre...Lorsque khiigeed sera mort, utilises moi et vibres avec la Terre en priant..."...Ou peut-être que c'est "sers toi de moi et frémis avec le cercle de roche en l'appelant"...Ou peut-être pas un cercle, peut être est-ce une sphère ? C'est assez complexe à traduire, en fait.... Elle tourne son chapeau ombragé vers toi qu'elle tient d'une main et te dit dans le léger écho de ce défilé mortel : ...Tout ça vous évoque quelque chose ?...Il me semble que khiigeed désigne le soleil chez les Mongols, même si je n'en suis pas certaine, mes cours sur la culture mongole sont loins et peu nombreux. Faible ou fort...Les Langues...La voix ?...Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire de parler des langues sans les apprendre et cette histoire de prière ?...Je n'y entend définitivement rien. Et vous ?

Sûrement dans un premier temps dans la même expectative que ta nouvelle coéquipière, tu observes la porte de façon plus détaillée. Pas pour traduire le texte, qui t'est totalement étranger, mais parce que si la Gardienne t'as donnée une "clé", c'est qu'il doit bien y avoir une serrure. Et comme d'habitude ta réflexion est la bonne, et après juste quelques secondes à palper le centre de cette porte rocheuse, tu trouves au milieu du centre du tourbillon de paroles une pièce mobile. Appuyant dessus, tu la vois s'enfoncer dans la roche.

- Ahah ! Dit-elle pour féliciter ta découverte.

Prenant la baguette de bronze aux glyphes étranges dans ton sac, tu la tends à l'archéologue qui finit par te dire :
- Je ne comprends pas vraiment le sens, mais je crois pouvoir deviner la prononciation. On dirait une sorte de...Mantra ?...Ou une formule. Mais c'est très étrange...Nam'ha, Lok'ah, am ́sa Cha'andra, Gam Aum...

Une courte seconde passe où vous vous demandez tous les deux si cette imprécation ne va pas ouvrir la porte. Mais rien ne se passe.

- Peut-être que je ne l'ai pas prononcé correctement...Pourtant je suis à peu près sûre que...

Par réflexe tu décides d'enfoncer la clé en bronze dans l'omphalos rocheux. Il y rentre parfaitement, mais tu as beau ensuite tourner en tout sens, en récitant l'imprécation que tu as retenu, rien ne se produit.

Daphnée, aussi intriguée que toi, commence à réfléchir à voix haute :
- La clé est en place. Je dirais que c'est la bonne prononciation pour la formule. Maintenant il faut je suppose résoudre l'énigme qui doit nous donner des indices pour l'ouvrir...Mais je ne comprends toujours pas...Tout ça a du sens pour vous ?

Alors que les derniers rayons du soleil semblent mourir, l'un d'eux aveuglent ta compagne de fortune, qui manque de glisser dans un cri qui se répercute dans toute cette crevasse, mais se rattrape in extremis à une aspérité, alors que son chapeau s'envole dans le vide. Mûe par le réflexe de le rattraper elle se reprend presque immédiatement, remet sa mèche derrière son oreille et annonce nonchalamment :
- Un chapeau paternel de perdu, dix de retrouvés...Faites attention, c'est assez glissant par ici...J'espère qu'on ne va pas s'éterniser... finit-elle par annoncer d'un air vaguement inquiète : Je dois vous avouer quelque chose, Monsieur Thorpe...Je ne suis pas très fan des hauteurs quand je ne suis pas attachée...
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MessageSujet: Re: Scène I : Les Mystères de l'Altaï   Scène I : Les Mystères de l'Altaï EmptyLun 22 Aoû - 15:46

J’assiste en mode spectateur au combat de boxe interculturel genré en me gardant bien d’intervenir, mais ces deux-là ont au moins le don de me sortir de mes pensées préoccupées sur ce qui nous attend dans les hauteurs du Mont Altaï. Daphnée remporte le combat aux points, non sans une défense de haut vol de Nadir (l’homme) dans les derniers rounds. Et si ce dernier capitule finalement, je finis par me dire que je ne suis pas vraiment légitime à emmener ces deux-là dans ce qui ressemble de plus en plus à un conflit entre Ishim.

Un peu lâche, je n’ose pas apporter de contradiction à la conclusion qu’apporte la sœur de Hugh, si ce n’est que je partage moi aussi le mauvais pressentiment qu’elle ressent.


***

L’ascension est aussi belle que dangereuse. Le fameux sentier parallèle répond à tous les clichés du genre. Le pont de bois qui surplombe le précipice où retentit au loin le bruit de l’eau tumultueuse, et la mince corniche. Barulataï ouvre la marche, tandis que Daphnée le suit et je clos notre trio. J’essaie de me concentrer sur notre parcours plus que sur le déhanché de Daphnée qui me précède, et me reprend intérieurement de penser à de telles futilités dans un instant aussi décisif. A croire que les hormones humaines ne font jamais relâche.

C’est avec un soulagement certain que nous atteignons enfin la porte. Je réponds à notre guide avec un salut respectueux à son départ, qui sans surprise relance avec acuité mon inquiétude. Inquiétude confirmée devant les symboles qui couvrent notre sésame et que  je suis bien incapable de déchiffrer. Je laisse passer Daphnée et lui répond un simple « c’est ce que je me disais aussi » lorsqu’elle évoque le fait que ce soit du Sanskrit et fais semblant de ne pas remarquer son sourire en coin.

Je me concentre toutefois sur sa traduction, mais ne suis pas frappé par une révélation divine. N’est pas de l’ascendance de Mercure qui veut. Néanmoins, en possession d’une clef, je finis par en trouver la serrure, ce qui n’est pas suffisant pour nous ouvrir la porte. Plusieurs tentatives à entamer la litanie décryptée par Daphnée ne sont pas plus efficaces.

- Il y a quelque chose qui nous échappe, dis-je pour simple réponse quand ma compagne me demande si cela a du sens pour moi.

Réponse guère satisfaisante, je lui accorde, et je me tourne donc à nouveau vers la porte. Je murmure pour moi-même :

- Lorsque Khigeed sera mort… Sûrement que…

Je m’interromps quand le cri de Daphnée me fait sortir de ma réflexion. Par réflexes, je lui agrippe le bras alors qu’elle se rattrape à la paroi rocheuse :

- ATTENTION ! Crie-je avec force alors qu'elle manque de tomber dans le vide, en proie à une folle inquiétude. Un cri que se répercute dans le vide qui nous fait face. L’Echo ! Bien sûr !!

Je n’écoute pas vraiment la dernière intervention de Daphnée, car les rouages de mon cerveau se mettent en action :

- Faible ou fort, je parle toutes les langues sans les apprendre. Il s’agit de l’écho, dis-je avec une excitation palpable dans la voix.  Am ́sa Cha'andra… Cela est en rapport avec la Lune, n’est-ce pas ? Or les symboles nous demandent d’attendre la mort du soleil. Sans doute la porte ne s’ouvre-t-elle que de nuit ?

Mon regard se tourne vers l’horizon, où les rayons du soleil déclinent et commencent à disparaître derrière les montagnes.

- Venez, dis-je à Daphnée en la tenant toujours par la main. Je pense que nous faisions bonne route, mais nous n’étions pas dans la bonne temporalité.

Je nous fais asseoir devant la porte, sur le maigre escarpement rocheux qui lui fait face. Quand le soleil disparaît et que la lune se montre dans le ciel dénué de nuages, je me dis à Daphnée avec ferveur:

- Réessayons, et cette fois-ci en y mettant tout notre cœur, pour utiliser l’écho et faire vibrer la terre.

Je joins l’acte à la parole et entame la litanie en fermant les yeux, à l’unisson avec Daphnée.
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MessageSujet: Re: Scène I : Les Mystères de l'Altaï   Scène I : Les Mystères de l'Altaï EmptyLun 4 Déc - 6:47

Votre mélopée s'élève dans les premiers rayons d'une lune naissante, résonnant en écho dans tout le défilé. Malgré vos dons relativement limités en chants cérémoniels, tu constates au bout de quelques dizaines de secondes que quelque chose se passe. Le texte en spirale de la porte s'illumine d'un blanc brillant. Pourtant rien d'autre ne semble vouloir émerger ou s'ouvrir...Comme si vous ne chantiez pas assez bien. Comme si...C'est alors que ton esprit percute sur un détail qui t'avait échappé jusque là. Echo. Le nom du résultat de la Magie des Ishims. Daphnée avait parlé aussi d'une Sphère..."sers toi de moi et frémis avec le cercle de roche en l'appelant". Oui, bien sûr ! Si on traduisait Cercle par Sphère, et "roche" par "Terre", cela pouvait signifier Sers toi de moi et frémis avec la Sphère de Terre en l'appelant !

Un frisson de contentement te parcourt, comme à chaque fois qu'une pièce d'un puzzle achève de le complèter. Évidemment, cela avait du sens. Après tout, toute cette légende sur les Sipharas était d'origine Ishim, et si les gardiens de ce lieu avaient voulu que seul l'un des leur y accède, le fait de devoir vibrer à l'unisson avec une Sphère était la sécurité la plus sûre pour s'en assurer.

Tu décides alors de changer le ton de ta voix, et de faire vibrer tes cordes vocales sur un timbre plus guttural, tandis que ton esprit dérive vers la Sphère de la Terre. La Sphère du Royaume. La Sphère de la Matière, du monde Physique. De la porte à la montagne, de la montagne à la Terre. Tu récites le mantra, et tout ton être vibre à l'unisson de chaque parcelle de cette terre sacrée. Tu sens alors une vague monter en toi. Et même si ta maîtrise de cette Sphère est très loin d'être bonne, tu finis par la sentir. La connexion. L'Harmonie. Les vibrations en écho dans ton corps, ton esprit et ton âme s'harmonisent comme les instruments d'un orchestre, et une forme de plénitude réconfortante aussi solide que le roc t'enveloppe.

Un bruit de roche retentit alors que tu ouvres les yeux, sortant de ta concentration, alors que Daphnée hurle presque en te montrant la porte s'enfoncer sur elle-même dans la spirale de texte brillante :
- Regardez !

Une lumière tout aussi blanche vous aveugle tous les deux, et tu te sens aspiré. Tu entends le cri de Daphnée et il te semble la voir être décomposée par la lumière. Et malgré tous tes pouvoirs et ta puissance, tu cèdes toi aussi à cette attraction surnaturelle. Une sensation de brûlure alors que tu es totalement aveuglé par le vortex qui vous dévore. Puis le silence.


*
*            *

Ton esprit refait surface. Ton ouie reprend vie, alors que ta vue est encore un grand flou blanc. Des bruits...De l'eau ? Des cris d'animaux. Étrangement, une image de ton dernier voyage en Amazonie te revient. La voix de Daphnée :
- Par tous les Saints du Paradis...Vous voyez ce que je vois, Monsieur Thorpe ? Où sommes nous ?

Tes yeux finissent par percer le voile blanc, et tes yeux se posent alors sur une vision presque irréelle :
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