Le monde entier se trouvait devant eux, où choisir - Le lieu de repos, et la Providence fut leur guide: - La main dans la main, à l'aventure et lentement, - A travers l'Eden, ils cheminèrent seuls. (John Milton - Paradise Lost)
Devant toi s'étend un paysage que tes yeux ne s'expliquent pas vraiment. Ta vie mouvementée avait finit par faire de toi un être assez blasé par les différents paysages -aussi exotiques soient-ils- que cette bonne vieille Terre abritait. Pourtant, ici, tu peux sentir, presque de manière palpable, l'essence de ce qu'elle est. Les sensations sont plus intenses. L'air est plus pur. Le doux soleil qui filtre au travers des nuages blancs caresse ta peau d'une façon étrange, comme si il touchait jusqu'à ton âme réchauffée. La végétation arbore des couleurs chatoyantes de bruns et de verts. Et loin en contrebas de l'étrange cercle de pierre dans cette clairière herbeuse sur cette colline sur laquelle vous avez atterrit, tu vois ce Palais incroyablement beau avec ses reflets d'Or et qui se tient devant vous comme une invitation au Voyage.
La rivière semble s'écouler de façon à la fois plus calme et plus majestueuse qu'elle ne le devrait, et tous les reflets de la lumière semblent réunis pour que la beauté de ce lieu soit sublimée au point de le rendre totalement irréel.
Des odeurs te parviennent alors : fleurs odorantes, herbes aromatiques, puis une note plus exotique d'encens et d'un parfum subtil. Fronçant les yeux tu te retournes alors qu'une voix étrange vous réveille de votre vision paradisiaque :
- Qui êtes-vous, habitants du monde du dehors, et pourquoi venez vous souiller ce lieu sacré de vos présences corrompues..., dit-il tandis que tu t'aperçois que la voix ne parle pas anglais mais que les paroles semblent être traduites par ton esprit, sensation qui ne fait que rajouter à l'étrangeté du lieu.
Tu aperçois alors le groupe qui se tient derrière vous. Des Moines. Quatre, plus le cinquième qui est celui qui vient de vous adresser la parole et se tient un pas en avant de ses camarades. Il a des traits taillés à la serpe, le crâne totalement chauve et un visage allongé orné d'oreilles très décollées. Son regard noir vous observe calmement, et malgré cette entrée en matière plutôt sèche, tu ne distingues qu'un grand calme parmi ces moines. Pas d'armes, pas de manières violentes, pas une note plus haute que l'autre. Et tu peux ressentir chez celui qui semble être leur "chef" une aura d'Ishim, et si ta lecture de son aura ne te trompe pas, il est de l'Augure de Malkhut. Quant aux autres, contre toute attente leur aura t'indique qu'ils sont humains. Mais des humains...Éveillés ? Si cela avait un sens, vu que tu n'as jamais vu d'auras pareilles.
Le moine au visage allongé et à la toge orangée étrange -elle ne ressemble à aucune toge de moines que tu as vu jusque là- semble lui aussi avoir lu ton aura, et t'adresse à nouveau la parole, ignorant totalement Daphnée :
- Tu es un Elu. Sois le Bienvenu dans le Royaume interdit de Shambhala, Frère étranger. Expliques toi rapidement, ou nous serons forcés de vous chasser de ce lieu Saint.
Sujet: Scène 2 : Paradis perdu... 
